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Nicole Brossard (2020) répond à Nicole Brossard (1970)

Nicole Brossard (2020) répond à Nicole Brossard (1970)

Échos à la Nuit de la poésie 1970

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Des poètes contemporain(e)s répondent, avec un demi-siècle d’écart, aux performances de poètes présent(e)s lors de la Nuit de la poésie 1970.

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Plus de 50 ans plus tard, Nicole Brossard répond à sa propre performance ayant eu lieu au Gesù lors de cette nuit exceptionnelle.

Réalisation de la vidéo : Marco Dubé

Performance originale de Nicole Brossard lors de la Nuit de la poésie 1970 

Une production de L'ICQ / Québec en toutes lettres L’ICQ et Québec en toutes lettres remercient l'Office national du film du Canada (ONF) pour sa collaboration à Échos à la Nuit de la poésie 1970 ainsi que la Ville de Québec, le Conseil des arts du Canada, le Consulat général de France à Québec, le Gouvernement du Québec, Patrimoine Canadien, la Caisse Desjardins de Québec et les autres précieux partenaires pour leur contribution à la réalisation du festival.

Notice contextuelle sur la performance de Nicole Brossard :
De toutes les lectures, ce soir-là, l’une des plus discrètes, des moins en phase avec le côté festif de La Nuit de la poésie, est certainement celle de Nicole Brossard. Publiée aux Éditions de l’Estérel, avec Denis Vanier et Gilbert Langevin, la poésie de Brossard détonne par son énonciation impersonnelle, sa neutralité, le privilège accordé à la sonorité des mots sur le message, l’absence de charge expressive. Sa présence témoigne de l’ouverture d’esprit de Gaston Miron, comme éditeur et organisateur de La Nuit, à l’endroit des jeunes poètes associés à l’avant-garde et à la contre-culture. C’est d’ailleurs à l’Hexagone, dans la prestigieuse collection « Rétrospectives », qu’elle publiera, huit ans plus tard, Le centre blanc, qui réunit l’ensemble de ses premiers textes. À voir réciter cette jeune femme, un numéro de La Barre du jour à la main, une revue bien connue pour son iconoclasme et son goût pour l’expérimentation, on est frappé par cette voix posée, cette volonté de bien détacher les mots, de manière presque scolaire, une application qui contraste avec la violence de sa poésie. Il s’agit de dire ici « ce pourquoi j’écris muet », de proposer un langage qui, par réserve ou empêchement, n’est pas devenu oral, parole, mais s’est trouvé à investir pleinement les ressources de l’écrit. C’est une expérience limite, une liberté presque mystique que la poésie cherche à décrire, dans un recueillement et une sobriété qui peuvent étonner, de la part de celle qui deviendra, dans les années 1970, l’une des voix fortes du mouvement féministe. Il suffit pourtant de prêter attention à ce langage pour mesurer sa radicalité, la découpe qu’il impose au rythme, l’expérience de la totalité qu’il parvient à rendre, bref, sa manière audacieuse, à l’époque des envolées lyriques, de donner une forme extrêmement précise à l’indicible. Il y a là quelque chose de viscéral, la traduction d’une expérience inédite et entière.
-Vincent Lambert