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Mathieu Simoneau répond à Gaston Miron

Mathieu Simoneau répond à Gaston Miron

Échos à la Nuit de la poésie 1970

3:59

Des poètes contemporain(e)s répondent, avec un demi-siècle d’écart, aux performances de poètes présent(e)s lors de la Nuit de la poésie 1970.

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Le poète Mathieu Simoneau répond à Gaston Miron dont l’œuvre a influencé son écriture et sa démarche littéraire.

Réalisation de la vidéo : Geneviève Boudreau 

Une production de L'ICQ / Québec en toutes lettres

Performance originale de Gaston Miron lors de la Nuit de la poésie 1970 

L’ICQ et Québec en toutes lettres remercient l'Office national du film du Canada (ONF) pour sa collaboration à Échos à la Nuit de la poésie 1970 ainsi que la Ville de Québec, le Conseil des arts du Canada, le Consulat général de France à Québec, le Gouvernement du Québec, Patrimoine Canadien, la Caisse Desjardins de Québec et les autres précieux partenaires pour leur contribution à la réalisation du festival.

Notice contextuelle sur la performance de Gaston Miron :
Le 27 mars 1970, Gaston Miron n’a pas encore publié L’Homme rapaillé. Depuis Deux sangs, son premier livre écrit en collaboration avec Olivier Marchand, la fondation des Éditions de l’Hexagone, une poignée de poèmes publiés dans les revues et les journaux, son implication politique et une personnalité forcenée qui oscille entre le désespoir et l’enthousiasme ont déjà fait de lui un poète respecté et, du moins dans son entourage, une figure un peu légendaire. C’est chez lui, dans son appartement de la rue Saint-Christophe, qu’ont lieu les réunions préparatoires à La Nuit de la poésie. Chargé de la programmation par les réalisateurs, avec l’aide de quelques poètes dont Gérald Godin, il joue également le rôle d’animateur. Aux entractes, il ne reste pas en coulisses, mais se mêle à la foule rassemblée dans le hall, plongé dans un débat sur l’avant-garde ou les drogues avec des jeunes assez vindicatifs, lui-même plutôt railleur. L’écart générationnel est frappant mais, à bien des égards, ces étudiants politisés, soulevés par le nationalisme et en particulier celui du Front de libération du Québec, sont plus réceptifs à la revendication mironienne qu’aux nouvelles orientations de la poésie québécoise. D’ailleurs, ce n’est pas La marche à l’amour que Miron choisit de déclamer, mais deux poèmes engagés : Sur la place publique, recours didactique et Monologues de l’aliénation délirante. D’une part, le poète renonce à son idéalisme pour affirmer sa participation aux luttes du peuple; de l’autre, il montre à quel point il est lui-même en proie au combat, divisé en son for intérieur par l’aliénation qu’il découvre autour de lui. L’engagement de Miron ne va donc pas sans ambivalence : relié aux siens, il est à la fois dans une solidarité concrète et dans la solitude du mal-être. Le hasard a voulu que cette ambivalence de l’œuvre imprègne la lecture même de ses poèmes. En effet, il a dû les lire deux fois plutôt qu’une, un problème technique (le micro s’est débranché) ayant forcé les réalisateurs à effectuer, quelques semaines plus tard, un autre enregistrement. Dans le documentaire, la grandiloquence de la lecture devant public, coupée au montage, est donc remplacée par une prestation beaucoup plus intime, sur fond noir. Sa poésie ne nous rejoint pas moins, elle n’est pas moins rassembleuse, elle nous parle simplement de plus proche, moins comme un projecteur que comme une chandelle. Et entre-temps, le livre a été publié, Miron le tient entre ses mains.
-Vincent Lambert