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Mardi 7 février 2023

Exposition

Espace d'exposition, Maison de la littérature


Du 7 Février au 26 Mars 2023
Gratuit
Accès Libre
La cuisine mortuaire

Cette exposition fait écho au recueil de poésie La cuisine mortuaire publié chez Triptyque poèmes.

Parallèlement à l’écriture, le dessin. Matière primaire pour nommer autrement la poésie, pour exprimer vertement l’état de vulnérabilité, de précarité. Dessiner, oui, des mailles tirées, des nœuds, des fils qui font ornements de pauvreté. De végétal à sanitaire, de racine à drap de coton, tous sont axiomes, tous sont indubitablement voués à guérir, à soigner. Il le faut, car si tout finit par s’abîmer et pourrir de trop de promiscuité, de trop de trous béants de silence, alors il faut des pansements, une chienne, il nous faut de quoi s’entrelacer.

La cuisine mortuaire pour explorer une œuvre poétique à partir d’une seule et même filiation : ma famille de classe ouvrière du Montréal des années 70, période de mon passage de l’enfance à l’adolescence. Blottie contre elle, ses seins parfumés, prise en otage, prise par l’attirance d’une femme malade, elle, ma mère. Enlacée dans sa veste bleue, usée par le travail de l’affection. Je l’aimerai jusqu’à la détester et la fuir. Mais pour me sauver dans l’écriture il me faudra d’abord l’observer, épier son extrême solitude, réfuter ses privations, interroger l’abattement qui la ruine nuit et jour, inexorable chagrin qu’elle porte infatigablement. Comprendre l’utilité, ou, au contraire, l’altération de nos liens.

La cuisine mortuaire ainsi que D’une caresse patentée ont été finalistes aux Prix littéraires du Gouverneur général du Canada. Louise Marois est née à Montréal en 1960. Elle vit et travaille présentement en Estrie.