« En septembre 2019, j’ai assisté à la MECA (Bordeaux) à une après-midi de travail organisée par ALCA qui s’intitulait « Quelle est pour vous, auteurs, la résidence idéale ? » J’ai répondu à cette question par : une résidence qui permet de nourrir le récit à venir. Dans mon cas, le besoin d’écrire un roman part souvent d’un choc, d’une découverte. En 2014, j’ai retapé la cabane de mon jardin pour en faire mon bureau d’écrivain. En clouant les planches, je me suis imaginée dans la peau de Nita, une jeune métisse de treize ans, qui se fait enlever sur la route du collège et se réveille dans une cabane perdue au cœur de la forêt canadienne. En 2015, je suis venue une quinzaine de jours au Québec pour pouvoir achever ce récit qui a été publié chez Thierry Magnier sous le titre de Sept jours pour survivre. Ce court voyage m’a inspiré trois autres romans, tous parus chez ce même éditeur. Cette fois, ce sont des guides que je chercherai au Québec, de ceux qui voudront bien me faire visiter leur territoire ou me raconter leur histoire, de ceux qui m’offriront de quoi remplir ma besace imaginaire pour, le moment venu, écrire un nouveau livre… Mon idée est d’emmener mon moleskine et d’y prendre des notes que je ramènerai à la Maison de la littérature pour les travailler, au calme, sur les temps d’écriture dont je disposerai. Concernant le contenu exact de ce tout nouveau projet littéraire voici ce que, pour l’heure, je pourrais en dire. Ce serait une histoire de sentiment et de territoire, où les événements intimes et géographiques finissent par ne faire qu’un. Une histoire de fracture aussi, entre le fantasme et le réel, entre l’homme moderne et la nature. Un titre se dégage, comme s’il était le nom d’une graine tout juste semée : Apprivoiser l’hiver ». Nathalie Bernard